Art, design et recyclage
Depuis plusieurs années déjà, les artistes et les designers recyclent des objets et des matériaux. Ils redonnent vie à divers matériaux. Le recyclage par l’art ne date donc pas d’hier. Cette pratique était là bien avant que la conscience sociale et gouvernementale ne s’éveille devant l’urgence climatique.
Dès le début des années 1900, apparaissaient les œuvres d’un nouveau siècle. En 1911, Sonia Delaunay intégrait du textile recyclé dans ses œuvres. En 1917, Marcel Duchamp, présentait un urinoir comme œuvre d’art lors d’une exposition à New York. Plus tard, Alexander Calder, réalisait une série d’animaux avec des boîtes de conserve et différents objets métalliques récupérés.
Après la Seconde Guerre mondiale, la rareté et la pénurie de matière première a modifié les habitudes des gens. Beaucoup de choses étaient récupérées et réutilisées. En art, prenait naissance le mouvement italien Arte Povera, en français « l’art pauvre ». De nos jours, on parle davantage de upcycling, connu en français sous des noms variés tels que « surcyclage », « art recyclé » ou « recyclage créatif ».
Ainsi, bien des artistes voyaient l’opportunité de couper dans les coûts de production, tout en faisant une bonne action. Au lieu de dépenser des fortunes en peintures et en matériaux neufs, plusieurs emboîtaient le pas et créaient des œuvres à partir de matières récupérées de toutes sortes. Les traditionnels pigments, supports et pinceaux sont remplacés par divers matériaux provenant d’objets recyclés. Des retailles de bois ou de tissus, des morceaux de métal ou des plastiques sont maintenant des composantes incontournables pour les créateurs contemporains.
L’urgence climatique stimule la créativité
Dans le contexte actuel d’urgence climatique, de nombreux secteurs d’activité travaillent à la mise en place de solutions éco responsables. Plusieurs solutions sont mises de l’avant pour renverser la vapeur du réchauffement climatique.
Depuis les vingt dernières années, beaucoup d’infrastructures pour la collecte des déchets et pour le triage des matières ont été mises en place pour diminuer la gestion des déchets et réduire les coûts de traitement des déchets.
Plusieurs matières sont maintenant recyclées et transformées pour servir à la fabrication de nouveaux objets. Ces nouvelles matières, généralement de qualité moindre ou égale au produit d’origine, représentent une alternative judicieuse pour minimiser la production de déchets.
Designers et ingénieurs à l’œuvre
En plus des artistes, plusieurs acteurs du milieu du design d’intérieur, du design d’objet ou du design industriel s’y intéressent. Ils se réinventent pour mettre sur le marché des objets de plus en plus ingénieux et attrayants. Certains osent quelques appliqués muraux très originaux pour mettre une touche de couleur aux pièces de la maison.
La décoration et le design industriel représentent des niches non négligeables pour valoriser les matières recyclées. Un article, parût dans ESPACE contemporain, montre d’ailleurs de nombreux exemples.
On voit maintenant de nombreux objets de notre quotidien composés, entièrement ou partiellement, de matières transformées. De plus en plus d’objets utilitaires, créés par des designers de renom apparaissent dans l’industrie du meuble et du design. On fait dans le design durable.
De nos jours, la tendance s’étend jusqu’aux secteurs de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction. On voit souvent l’inscription « fait de plastiques recyclés » sur les bancs publics. Par ailleurs, que ce soit en Amérique du Nord ou en Europe, les entreprises fabricant du mobilier urbain se multiplient. Au Québec nous connaissons Equiparc, qui travaille à l’embellissement des lieux publics depuis plus de 35 ans.
Et tout cela continue d’évoluer et de se transformer dans une économie circulaire. Qui sait, peut-être qu’un jour, tout sera réutilisé…